En Lorraine, les chevaux c’est aussi : la fièvre des courses de Brabois ou de Vittel, les étranges Konik polski de Pagny-sur-Meuse, la magie d’une présentation équestre à la cadence du Philharmonique de Nancy ou encore la joie teintée d’inquiétude que l’on perçoit dans le regard d’une petite fille qui s’apprête à monter son premier poney…

Si le cheval était encore omniprésent dans le quotidien de tous les Français il y a moins d’un demi-siècle, son déclin fut à la mesure du formidable développement de la mécanisation, et il a bien failli disparaître du paysage de nos campagnes. À la fin des années cinquante, les rares élevages et haras nationaux alimentaient presque exclusivement les champs de courses et les quelques clubs équestres réservés à une élite.

La Lorraine, région pionnière s’il en est de la démocratisation du cheval, ne se contente pas de totaliser aujourd’hui le plus grand nombre de licenciés en équitation. C’est la seule région de France à avoir une histoire aussi intimement liée à celle de l’usage du cheval sous toutes ses formes, qu’elles soient militaires, utilitaires ou sportives.

Des centaines de chevaux jonchant le sol d’un champ de bataille de la Grande Guerre, un jeune poulain que l’on descend, solidement harnaché et les quatre fers en l’air, au fond d’une mine dont il arpentera l’obscurité jusqu’à la fin de sa vie de labeur…

L’histoire des « Chevaux de Lorraine » se décline en images fortes… mais, bien heureusement, rarement aussi dramatiques.